En sortant des cuisines [PV : Eléna]

Elle avait accepté qu'il l'accompagne. Soulagé par cet accord qui signifiait par là que la demoiselle ne lui tenait pas trop rigueur de ses multiples manquements à la bienséance, il avait sourit tandis que ses joues abandonnaient progressivement leur tendre couleur rosée. Quittant la table, il avait attendu patiemment qu'elle se lève à son tour.

Il avait jeté un regard à Gabriel qui, très étalé sur la table de travail centrale, ne semblait pas vouloir émerger de son sommeil pour finir sa digestion ailleurs. Mes les elfes de maison lui avaient assuré que le félin ne les dérangeait pas et qu'ils pouvaient très bien finir la préparation du repas de midi malgré lui. Rassuré et confiant pour l'avenir du chat, il avait abandonné son ami à ses rêveries, certain que celui-ci serait de retour dans le dortoir avant le couvre-feu. Comme toujours.

Quand Eléna lui avait annoncé qu'elle avait métamorphose, et était sortie en lui adressa un regard pour s'assurer qu'il suivait, il avait hoché la tête et s'était avancé à sa suite, dans les escaliers qui remontaient depuis les cuisines au rez-de-chaussée. Ensuite, il avait fallut marcher dans une bonne demi-douzaine de couloirs différents, choisir le chemin adapté à une dizaine de croisements et monter ainsi que descendre un nombre assez conséquent de marches.

Enfin, ils arrivèrent devant les doubles battants de la porte en chêne sombre et laqué de la salle de métamorphose. Ne sachant que faire et bien conscient que la sonnerie n'allait pas tarder à retentir, il se balança un moment sur ses pieds. Finalement, passant la main dans ses cheveux blonds presque argent, il murmura :

« Je crois que je devrais y aller... J'ai sortilèges, et pas beaucoup de temps pour m'y rendre... J'essaierais probablement de passer à la bibliothèque à chaque fois que j'aurais du temps devant moi. J'espère qu'on se reverra le plus tôt possible. »

Il se tu avant de faire une autre bourde. Emporté dans son élan, il avait faillit laisser échapper un truc mièvre du genre « parce que chaque heure sans toi me pèse » mais c'était décidément trop... Poétique et romantique pour un simple ami qui dit au revoir à une simple amie. Et un peu trop guimauvesque à son goût également. Angelo était romantique, bien entendu, mais à l'intérieur, quand personne ne pouvait le voir et se moquer.

Il avait de toute façon une multitude de visages cachés, et chacun contrastait fortement avec l'image du jeune homme calme, froid et distant que tous, à Poudlard, avaient déjà aperçu au détour d'un couloir ou d'un rayon de livres. Selon lui, tout le monde avait au moins un visage caché, après, suivant le mystère de la personne, ces visages étaient plus ou moins nombreux. Il savait qu'il aurait pu raconter de nombreuses pensées intimes, avoir de nombreux éclats, parler différemment... Mais depuis la disparition de son frère, il ne s'attachait plus, pour ne plus souffrir.

Seulement voilà, la Poufsouffle lui donnait envie d'essayer encore, de lier des liens, pour voir ce que ça lui apporterait. Pour sentir d'autre sentiments, de nouvelles sensations... Pour se sentir plus humain aussi. Moins étranger dans ce château où normalement, tout le monde était heureux et entouré d'amis. C'est pour cela qu'il n'hésita qu'une fraction de seconde avant de se pencher vers Eléna pour déposer sur sa joue droite, une bise légère, aussi éphémère qu'un papillon.

Et pour une fois, il ne rougit pas, ne toussota pas. Non, il avait fait ça volontairement, et il avait adoré. Il ne regrettait pas du tout son geste, même si la jeune demoiselle, en retour, lui collerait une gifle. Il lui sourit, un sourire sur de lui et un peu charmeur aussi. Angelo était content, et son assurance naturelle commençait à poindre. Il n'avait jusqu'alors pas su comment se comporter, car on ne pouvait pas dire qu'il parlait à des filles aussi uniques qu'Eléna tous les jours... Mais à présent, il savait ce qu'il devrait faire, la prochaine fois.

Comme elle ne réagissait pas, il osa encore autre chose. Il caressa sa joue gauche, dans un effleurement tout aussi éphémère que son baiser, lui fit un clin d'œil et tourna les talons. En quelques pas, il arriva au tournant du couloir et disparut à la vue de la jeune demoiselle. Il se devait maintenant de ne pas arriver en retard à son cours de sortilèges.

Durant le trajet, Eléna était restée silencieuse. Non pas qu'elle appréciait garder le silence en la compagnie d'Angelo mais marcher en silence pouvait parfois lui faire du bien. Durant ce de temps, elle put ainsi faire un bilan de cette rencontre qui fut fructueuse. Elle avait enfin rencontrée une personne qui pouvait la comprendre et qui semblait avoir un peu près les mêmes goûts.

Et d'un autre côté, Eléna n'était pas le genre de fille à craquer pour une personne comme ça mais plus le temps passait à ses côtés et plus elle devenait presque attaché à Angelo. Comme si sa présence pouvait la rendre plus calme, plus angélique même. Comme quoi...Elle ne savait pas ce qu'elle pouvait éprouver à se dire tout ça dans sa tête et se sentir légère comme une plume. D'avoir comme le coeur qui bat un peu plus vite mais pour se sentir à l'aise.

Eléna en était presque à ressentir une peur l'envenimer. Quand ils arrivèrent devant la porte en chêne vernis de la salle de classe, le serdaigle se pencha vers elle et déposa une légère bises sur sa joue droite. Surprise, elle resta sans voix et quand il caressa légèrement sa joue gauche pour ensuite prendre la direction de on cours, elle se retourna un instant pour le voir disparaître. Curieusement, ses joues se mirant à prendre une jolie teinte rouge.

Durant le cour de métamorphose, elle avait un air rêveur à penser à l'heure qui avait précédé. Ceci n'échappa pas à sa voisine de table. Angelo avait su la déstabiliser et encore plus, à réussir à percer une partie de sa carapace. Pourquoi pensait-elle à lui ? Ils sont simplement amis, rien de plus. Ceci dit, elle laissa échapper un petit soupir en espérant pouvoir suivre le cours convenablement.

Une heure plus tard, on pouvait la retrouver dans sa salle commune, à rester calme assise dans le canapé. Elle avait le regard vide mais son cerveau marchait à mille connections. Oui, elle avait revoir Angelo car sa présence lui faisait du bien et être loin de lui, lui procurait une sensation de vide.

[ Fin du rp je pense ]