Errer s'occuper pour ne pas penser [Angelo]

La journée avait passé d'une étrange allure. Eléna n'avait fait que rêvasser durant toute l'après-midi ce qui pouvait lui arriver certes mais pour.. pour lui en faites. Les filles qui partageaient sa table ont du tant de fois la ramener dans la réalité. Mais les professeurs n'en tenaient pas rigueur. Eléna était une élève discrète donc ça aidait beaucoup. A chaque sortie, c'était parfois limite si elle se prenait pas une porte en plaine face. Oui, ce Serdaigle l'a rendait totalement à l'ouest.

La journée finit, elle souffla un bon coup dans son dortoir et prit une douche bien méritée. Elle resta bien trente minutes sous l'eau chaude comme si elle croyait que l'eau pourrait chasser ses pensées. Elle enfila un pantalon de pyjama et un débardeur gris perle. Par dessus un gilet cache coeur de la même couleur. Installer sur son lit, elle démêla ses longs cheveux bruns-noirs et essaya de se concentrer sur ses devoirs mais elle n'y arrivait pas. Il fallait qu'elle fasse quelque chose, ça ne pouvait pas durer comme ça.

Elle sortit de son dortoir et et erra dans les couloirs de l'école. Etre seul lui permis de respirer mais à chaque fois un visage au cheveux argents, aux yeux bleu azures profonds revenaient dans son esprit pour y rester graver. Elle secoua la tête et soupira. Voilà qu'elle en devenait presque folle....ce genre de situation ne lui arrivait jamais d'habitude mais quand ça vous tape dedans. Cherchant un coin tranquille, elle trouva une salle de classe vide. Elle s'y engouffra et resta immobile un bon moment.

Elle s'avança vers une table et s'assis sur le banc. Ses yeux se mirent à fixer le tableau noir, plein de poussière et de craie blanche. Mais toujours ce visage qui apparaissait. Comme un besoin, elle attira sa baguette et fit apparaitre une feuille et une plume. Elle se mit à écrire une chanson pour exprimer ce qu'elle ressentait. Chaque mot signifiait son état d'esprit et son coeur battait, battait. Oui, elle devait écrire pour s'exprimer, dire ce qu'elle avait sur le coeur. C'était des paroles heureuses mais on pouvait aussi ressentir de la peur par ce sentiment si profond qui l'envahissait petit à petit.

Des mots assimilés à l'amitié qui petit à petit se transformait en un sentiment plus fort pouvait se la sur la feuille de papier. Comme essoufflée, elle arrêta et posa sa plume. Elle posa sa tête sur sa feuille et ferma un instant les yeux. Malgré sa tenue, elle n'avait pas froid et restai en place sans bouger. Elle crut entendre un bruit de porte mais elle n'en avait que faire. Pour l'instant, elle essayais de chasser ses pensées

Il marchait d'un pas rapide et sans se préoccuper des éventuels représentants de l'ordre qui pourraient à tout détour de couloir lui tomber sur le nez. Sans savoir pourquoi ni comment, il n'avait jamais croisé personne quand la nuit, il rodait dans les couloirs. Il semblait avoir un instinct pour éviter tous les ennuis. Mais bien entendu, il doutait de posséder réellement ce pouvoir...

Et même si ce soir il se faisait prendre, il s'en fichait, le monde et ses problèmes habituels lui semblaient vraiment risibles en comparaison du trouble qui l'habitait. Rien n'allait plus, il ne se reconnaissait plus. Bon, soyons clairs, d'ordinaire déjà il ne se trouvait pas normal mais il fallait avouer qu'aujourd'hui c'était pire. Il devenait vraiment un étranger plus qu'un inconnu.

Il marcha longuement dans les couloirs ayant oublié ce pourquoi il était sortit de son dortoir malgré que le couvre-feu était dépassé depuis déjà un certain temps. Puis il arriva devant une salle désaffectée qu'il connaissait bien. Il entra doucement et aperçut une silhouette. Il s'apprêtait à repartir sans s'attarder quand un éclat de lune attira son attention sur un détail. Entre les longues mèches de cheveux que la lune rendait claires, il aperçut l'éclat d'une chaine. Celle-ci, d'après le reflet qui attira son œil, était en or.

Soudain, un fol espoir le secoua. Et si c'était...? Il cligna des yeux, n'osant y croire, effaré que le hasard fasse si bien les choses puis finalement, entra dans la pièce. Un pas, deux pas... Et il faillit se prendre les pieds dans un banc sournois qui s'était mit sur son chemin. Retenant un grognement, il reprit sa marche souple et silencieuse. Il avait toujours su marcher comme ça, comme un voleur, sachant se déplacer sans soulever de poussière, sans émettre le moindre bruit. Il ignorait pourquoi il avait cette capacité, mais il l'avait.

Il arriva enfin dans le dos de la jeune fille. De si près, il eut la confirmation de ce que son esprit avait douté à croire. C'était bien elle, son ange ténébreux, Eléna. Elle était allonge sur la table, les bras croisé sur le pupitre et la tête dedans. Si elle l'avait entendu, elle ne s'était pas donné la peine de le montrer. Il hésita alors. Que faire? Lui annoncer sa présence, tout simplement en lui disant bonsoir, non, trop simple. Il voulait... Changer un peu, être différent.

Il se pencha sur elle, et saisit entre deux doigt une mèche de ses cheveux. La portant à son visage, il ferma les yeux et huma son odeur. Elle avait le délicat parfum des fleurs, mais derrière le premier abord se cachait un arôme envoutant, subtil, digne des roses les plus capiteuses, les plus fatales pour les sens. Le visage d'Angelo resta immobile, tout à la joie de l'avoir retrouvée, de pouvoir se tenir si près d'elle... Pour lui tout était clair à présent, il ne voulait pas une simple amitié, il voulait un peu plus...

Se rendant compte de ce qu'il demandait, il se redressa et lâcha la mèche qui alla, dans un écoulement soyeux, rejoindre toutes les autres, restées sagement étendues sur les épaules frêles de la demoiselle. Il voulait plus mais... De quel droit se le permettrait-il? Ils ne se connaissaient que depuis aujourd'hui, et il devrait être si heureux d'avoir une amie, lui qui avait longtemps cru que ce mot lui resterait inaccessible... Et voilà que, comme un ingrat, il se surprenait à en vouloir plus. Il était vraiment égoïste.

Il passa sur le côté du bureau où elle était allongée et s'accroupit devant, face à elle. Ne sachant que faire d'autre, il soupira et dit de sa voix basse et profonde :

« Je vais me promener pour m'occuper l'esprit et ne pas trop penser à toi et voilà que dans la salle où je m'entraine tous les soirs, tu apparaît, si belle dans le clair de lune. Quoi dois-je faire d'après toi, Eléna? »

Il ignorait totalement si c'était la lune, ou le fait qu'il n'y ai personne mais, ces mots il les avait prononcé d'une traite, comme une évidence, comme si c'était normal. Mais ça ne l'était pas. Pas du tout. Il piétinait leur amitié naissante en voulant plus et il risquait de tout gâcher.

Se redressant, il aperçut sur le pupitre un bout de parchemin qui dépassait de dessous le bras d'albâtre de la demoiselle. Il se souvenait qu'elle lui avait avoué écrire des partitions de piano pour les jouer ensuite. Curieux, il demanda alors, d'une voix plus claire mais toujours basse, pour ne pas attirer des ennuis :

« Tu écris une partition? J'aimerais bien t'entendre jouer un jour. »

Cachée dans la pénombre de la salle de classe vide, Eléna avait la tête posée sur la table en bois, entre ses bras. Le sommeil ne la gagnait pas mais elle en trouvait un certain besoin de reposer sa tête et ne plus penser. Mais au contraire, ça n’arrêta point. Elle pensait toujours avoir enfin chasser le visage qui la hante qu’il revient aussitôt. Pourquoi ça pouvait lui arriver ? Elle une fille si ordinaire qui n’avait pas eut tellement de chance dans sa vie…N’allez pas penser qu’elle eu une enfance difficile hein..mais simplement que certaines choses lui avaient manqué.

Au cours de cette méditation, le visage d’Angelo réapparut dans sa tête comme une évidence. Son cerveau ne la laissait donc point tranquille en ce soir de lune éclatante. D’ailleurs, la jeune fille pouvait sentir les rayons de la sphère lui chatouiller sa peau déjà si blanche. Elle savourait cette sensation quand elle entendit des petits bruits de pas. Peut-être un animal encore égaré, Eléna ne faisait pas attention. Les yeux dans le noir l’aidait à ne pas avoir mal à la tête tellement ses neurones lui en faisait voir de toutes les couleurs.

Durant l’après-midi, elle avait pensée que l’esprit plongé dans le travail, elle aurait pu oublier un temps soit peu, sa rencontre avec Angelo mais au contraire, ça avait empiré. Ses collègues lui reprochaient d’être tête en l’air et rêveuse en potion. Elle devait l’avouer que ce cours là n’avait pas été de tout repos. Il fallait être attentive et surtout ne pas mélanger ceci avec cela…enfin le genre d’étude qu’Eléna avait l’habitude d’écouter, sauf pour aujourd’hui…

Elle put sentir comme une brise dans sa nuque et quelque chose en l’air derrière sa tête. Peut-être le vent qui s’engouffrait. Eléna ne faisait pas l’effort de comprendre qu’à ses côtés se trouvait une présence. Non, elle était bien dans sa position actuelle. Une voix s’éleva et son cœur fit un bond. C’était…elle connaissait ce timbre….oui, mais elle avait des doutes.

Surprise, elle releva la tête énergiquement et elle tomba sur des cheveux blonds, presque argente et des yeux si bleu qu’elle pouvait en perdre la raison. Le hasard faisait bien les choses. A sa phrase prononcée, elle resta muette ne trouvant pas le courage de parler. Une teinte rouge vint colorer ses pommettes et son cœur battait deux fois plus vite. Sa présence en devenait insoutenable, elle perdait ses moyens mais en même temps, elle se trouvait bien en sa compagnie. Elle chercha des mots à prononcer pour lui répondre mais elle retint beaucoup de choses. De un, il la trouvait jolie, de deux il pensait à elle. Comment devait-elle l’interpréter ?

Elle venait de gagner une amitié mais devait-elle la gâcher par ses sentiments qui l’emparaient. Bien trop risqué…non, la peur l’envahissait et elle chassa comme un coup de vent cette idée…Elle entra dans le ton qu’avait employé Angelo :

- Je faisais mes devoirs mais impossible de faire quelque chose tellement mes pensées sont occupées. Je suis venue ici pour essayer d’arrêter de penser à toi mais rien n’y fait….

Elle venait de faire comprendre au Serdaigle qu’elle partageait en quelque sorte, la même situation que lui. Regardant sa feuille de papier blanc, elle regarda les notes noires inscrites et déclara :

- Oui, j’avais besoin de…..m’exprimer….

Ne prononçant aucune autres paroles, elle se leva pour se dégourdir les jambes et se rassoit au bord de la fenêtre. Elle ne savait que dire car sa voix bloquait dans sa gorge. Déjà, ça n’était pas prévue qu’elle le revoyait mais en plus, elle en devenait étourdit. Elle espérait que sa rougeur ne se voyait pas trop sur son visage. Mais avec sa peau déjà très blanche….Comment arrêter ça !

- Tu as passé une bonne après-midi ?

Eléna essayait de parler pour pas que le silence s’installe dans la salle déjà dénouée de lumière, à part les rayons de la lune

Il avait posé sa question, d'un ton qu'il avait miraculeusement réussit à rendre anodin. Il s'était donc exprimé, fier de lui, sur le ton badin de la discussion. Mais son trouble était toujours là, au fond, et voir son ange ténébreux ainsi nimbé de lumière lunaire n'était en rien fait pour l'aider. Sur ses cheveux, l'argent de la lune venait s'emprisonner, comme irrémédiablement attiré par leur couleur et leur texture. Sa peau, d'ordinaire si pâle déjà était à présent presque diaphane, brillant de son propre éclat et donnant ainsi au jeune homme l'impression que la demoiselle brillait.

Elle ne lui répondit pas tout du suite, murmurant d'abords une phrase qui sonna aux oreilles d'Angelo comme un aveu. Il ne savait d'ailleurs pas trop quoi en penser. Car s'il savait maintenant qu'elle pensait à lui comme il pensait à elle, enfin, à la même fréquence, il ne savait pas exactement comment elle le voyait, comment il lui était attaché. Et de plus, il avait également cru déceler chez Eléna une pointe de frayeur.

Ensuite elle répondit à sa question. D'une voix un peu moins assurée que précédemment. Il pencha légèrement la tête quand elle lui expliqua avoir eut besoin de s'exprimer mais il ne chercha pas plus loin. Cela aurait été prétentieux de sa part de croire qu'elle avait voulu s'exprimer sur lui. Il y avait peut-être un bon millier de choses dans la journée de la demoiselle qui avaient fait qu'elle avait senti un besoin irrépressible d'expression... Mais probablement pas lui.

Elle se leva et alla s'asseoir sur le rebord de la fenêtre. Tournant à demi son visage vers l'extérieur, elle s'exposa alors, aux yeux d'Angelo, dans toute sa splendeur. Une rougeur tamisée avait coloré ses joues, et là encore il n'osa pas émettre d'hypothèses car il savait qu'elles seraient farfelues, sa longue chevelure glissait en une merveilleuse cascade sur ses épaules et dans son dos. Mû par un incroyable sentiment, et sans qu'il ne l'ai demandé, apparurent dans ses mains un carnet à dessin et un fusain. Il se mit à noircir la page blanche qui s'étalait sous ses doigts, la regardant à peine, ses prunelles essentiellement fixées sur la Poufsouffle qui regardait la Lune.

Au bout de seulement une minute ou deux, il acheva son premier dessin. Clignant alors des yeux, il fixa la page sur laquelle il avait pour la première fois dessiné et rougit. Lui? Avait été capable de s'exprimer? Comme ça? Il n'osait pas y croire, comment pouvait-il... D'un coup? Il secoua la tête et laissa le carnet glisser à terre. Bon sang, il avait même signé fou qu'il était!

C'est seulement une fois cet intermède troublant achevé qu'il s'aperçut que la demoiselle lui avait posé une question. Simple, tentative presque désespérée pour ne pas laisser l'atmosphère s'alourdir, devenir plus... Capiteuse, plus étrange. En ayant bien conscience et sachant que lui non plus ne voulait pas se retrouver dans une situation ou l'on ne sait absolument pas quoi dire, il répondit d'une voix un peu empressée :

« Mon après-midi...? Et bien... Je l'ai trouvé long et étrangement, j'ai eus beaucoup de mal à me concentrer. Mais bon, comme les professeurs ont l'habitude que j'ai l'air un peu... Ailleurs ou indifférent, je ne crois pas qu'ils l'aient remarqué. J'espère en tout cas. Et toi? »

Passant la main dans ses cheveux, il se trouva un peu médiocre de se contenter de lui retourner la question. Mais bon, pour se consoler, il se dit qu'il avait tout de même fait une vraie réponse, qui donnait un peu de matière.

Pour ne pas rester là, les bras ballants, il se rapprocha du pupitre où Eléna avait oublié ses écrits et ses yeux se posèrent sur une phrase. Le style était léger, simple et pourtant beau, semblable à la délicatesse d'une fleur des champs. Il sourit puis, comprenant qui en était le sujet, ouvrit de grands yeux. A ce point? Passant une nouvelle fois la main dans ses cheveux, il murmura, toutefois assez haut pour qu'Eléna l'entende ;

« Bon sang, mais que nous arrive-t-il? »

Les éclats de la lune donnaient une atmosphère spéciale à la scène qui se déroulait. Les yeux plongés dans la clarté argentée de la sphère de la nuit, Eléna songeait à beaucoup de chose. Son cerveau était omnubilé.

Angelo se montrait étrangement silencieux. Cela ne changeait en rien mais Eléna avait le regard fixe pour ne pas rougir une nouvelle fois dangereusement au regard du Serdaigle. Elle écouta la réponse de celui-ci sur sa journée de cours. Elle le comprit très bien car pour elle, cela avait été la même chose. Eléna avait été dans ses rêves et ne faisaient pas attention au reste. Venir en ce lieu, elle pensait que ça irait mieux mais….non.

Son état en était devenue un contrôlable et elle chercha une réponse. C’était dur…mais il fallait qu’elle fasse un effort. Cette situation n’était la faute de personne mais sa voix en devenant presque tremblante :

J’ai….connu une après-midi plongé dans les songes. A l’écart de toute réalité.

Retournant sa tête, elle chercha des yeux le paysage naturel plongé sous le noir. Elle ne fit pas attention que le Serdaigle regardait sa chanson écrite, il y a peine dix minutes. Quand il se prononça, Eléna posa ses yeux sur la feuille blanche et prise d’une peur soudaine, elle se leva de la fenêtre et prit la feuille entre ses mains avec une pointe de rose sur ses pommettes. Et s’il avait lu, mais qu’est-ce qu’elle disait ? Bien sûr, il devait l’avoir lu. Les mots écrits sur cette surface blanche exprimaient ce qu’elle ressentait et elle eut un moment peur que le Serdaigle est compris le sens. Par sa question, elle en fut plus trop sûre…Elle chercha à répondre mais difficilement :

- Je n’en sais rien….je….

Elle contourna le pupitre et plia la feuille de parchemin pour la glisser dans la poche de son gilet gris. Elle se mit à dire, d’une voix calme :

- Je suis en ce lieu, en pyjama, et je pensais ne pas te voir. On se retrouve et …..J’ai de drôles de sensations. Ceci ne m’est jamais arrivé….

Elle secoua légèrement la tête et posa une main sur son front. Elle parla plus pour elle-même :

- Non, je…je suis….

Elle eut comme un éclair de lucidité et comprit que ce sentiment si fort qui l’emparait était celui qu’on plaçait au dessus de tout, de l’amitié, de la fraternité. A ce moment, elle comprit pourquoi son cœur battait à une allure effrayante, sa sensation d’étourdissement, ses pensées fixées sur Angelo, cette chanson écrit….Levant les yeux vers Angelo, elle fit un pas en arrière et se mit à faire les cents pas autour de la pièce.

Angelo devait la trouver presque dingue à ce moment là. Mais il fallait qu’elle fasse le ménage. Elle venait à peine de le connaître…ça ne pouvait pas aller aussi vite tout de même ? Elle s’arrêta devant la porte et fixa la poignée. Devait-elle sortir ? Eléna prit un grand souffle et se retourna vers le jeune homme. Surtout, elle devait rester calme et calmer son cœur avant de faire une crise cardiaque. Avec un peu de peur dans la voix, de timidité, elle prononça ces mots :

- Tu as lut ces lignes ? Ma chanson….n’est-ce pas ?

Elle pouvait discerner le Serdaigle d’entre les rayons de la lune. Eléna était plongé dans le noir et c’était bien mieux car elle en était presque une tomate en attendant sa réponse

A peine avait-il lu quelques lignes qu'Eléna se leva avec un peu de précipitation et vint lui prendre délicatement le parchemin des mains. Il remarqua, même sous la pâleur de la Lune, que ses joues s'étaient teintées d'une jolie couleur. Il sourit, un sourire mystérieux et attendrit. Il aurait bien voulu la retenir dans ses bras, coinçant la fragile feuille entre eux... Mais il n'osa pas, incertain de la réaction de la demoiselle et de toute façon, elle s'était à présent reculée...

Une fois certaine, probablement, d'être en sécurité loin de lui, elle chercha une réponse à la question qu'il avait posé un peu plus tôt, plus pour lui et la Lune mais qu'elle avait entendu quand même... Il se sentit soudain lui aussi très gêné de s'être engagé sur cette pente plus que glissante. Lui n'avait jamais ressentit ça avant et ne savait pas du tout ce qui lui arrivait même s'il avait une petite idée et visiblement, la Poufssoufle était aussi désemparée que lui. Ils faisaient surement un beau tableau!

Elle essaya de s'expliquer et il aurait voulu lui dire que ce n'était pas la peine qu'elle s'explique, qu'il ne comprenait pas plus qu'elle, que c'était... Effrayant pour lui, qu'en même temps ça lui faisait plaisir et lui procurait beaucoup de bien... Mais il n'avait jamais été doué pour parler alors comment lui dire...? Il choisit de se taire et d'attendre. D'attendre les mots, d'attendre le bon moment.

Quand elle commença à faire les cent pas dans la pièce, il se contenta de la regarder, ses longs cheveux bruns voletant derrière elle, et l'éclat de sa chaine en or attirant son œil à chaque passage de la demoiselle dans la lumière lunaire. Lui était resté près du pupitre où il avait trouvé la partition et au pied duquel il avait fait glisser son esquisse.

Puis elle se retourna vers lui, d'un coup, d'un demi-tour presque parfait et lui posa une question d'une voix hésitante mais qui annonçait clairement qu'elle devait obtenir une réponse honnête. Il déglutit sans bruit, détourna les yeux et baissa finalement la tête. Bien entendu qu'il avait lu. Mais s'il le lui avouait à haute voix, comment allait-elle le prendre...? Mal, sûrement.

Il prit toutefois son courage à deux mains et répondit d'une voix assurée en apparence, et en fixant les yeux de la demoiselle d'un regard perçant :

« Oui je l'ai lue. Enfin pas en entier. Juste une ligne ou deux... Assez pour en comprendre l'entier contenu je pense. Tu aurais aimé... Que je ne la voies pas? Je comprends. Pour me faire pardonner, je te donne ça. »

Il se baissa et ramassa sa propre feuille. Il avait un peu honte de lui offrir ce brouillon pour compenser sa violation d'intimité mais il n'avait pas mieux sous la main... Il s'approcha de la demoiselle et lui tendit la feuille à bras tendu puisqu'il avait respecté une distance assez grande. Non pas qu'il répugna de s'approcher de la demoiselle mais... Enfin, il ne savait pas trop pourquoi il avait fait ça. De toute façon, il devenait complètement dingue, pas besoin de chercher plus loin des explications à son comportement d'illuminé.

Puis soudain prit d'une convulsion, il franchit en deux pas la distance qui les séparait et prit la demoiselle dans ses bras.

Angelo avoua avoir lu les lignes de chanson mais seulement deux. Lui en voulait-elle ? Non pas vraiment mais c’était plus l’embarra qui la mettait dans cet état. Elle ne souhaitait pas qu’il se sent coupable, non pas du tout. Il prit la bout de papier et lui tendit en gardant une bonne distance. Elle tendit elle-même son bras et prit la feuille. Elle n’aimait pas cette distance instaurée.

La matinée repassa dans sa tête comme un film. Elle avait apprécié son passage dans la cuisine avec Gabriel. Il l'avait faire rire et donner un rayon de soleil dans sa vie morne. Comme quoi, une rencontre dans la bibliothèque par le pur hasard pouvait tout changer. Elle s'était levée en pensant qu'elle irait lire un livre avant son cours et Angelo apparut à ses côtés pour se cacher d'un groupe de filles.

Elle n’avait plus le courage de parler tellement son cœur l’empêchait de dire un mot. Elle aurait aimé y mettre fin une bonne fois pour toutes et ne plus être mal à l’aise. Elle pouvait contempler le visage du Serdaigle et ses yeux azures, elle ne pouvait s’en détacher. Elle venait de comprendre son état et ça, il avait fallut un moment malgré qu’ils ne se connaissaient depuis que le matin même.

- Peut-être mais je ne t’en veux pas. Après tout, cette situation n’est la faute de personne.

Gênée, elle passa une main dans ses cheveux. Elle aurait voulut partir mais une chose l’empêchait d’accomplir cet acte. Rester avec le jeune homme lui procurait une sensation de bien-être qu’elle appréciait. En sa présence, elle pouvait oublier ses ennuis et ses moments difficiles de la vie. Avec lui, tout était possible et il était le seul à la faire rougir ainsi.
La distance qui les séparait fut très vite amoindris par Angelo qui l’a prit dans ses bras. Elle fut surprise au début mais enserra son étreinte voulant le sentir près d’elle. Elle savoura ce moment de pur rêve et ferma les yeux. Elle pouvait humer l’odeur masculine du Serdaigle, sentir ses cheveux presque argenté sur son visage et son torse contre elle. Elle se sentait bien ainsi placer dans ses bras. Elle pouvait rester là sans compter le nombre d’heures. Elle murmura :

- Garde-moi dans tes bras…s’il te plait. Je…

Elle ne finit pas sa phrase. Non, elle venait de se rendre compte qu’elle venait de donner une sorte d’ordre pour qu’il reste avec elle. Elle n’allait pas non plus dicter la conduite du Serdaigle ? Elle en venait à être égoïste.
Son cœur battait à toute allure et elle n’en serait pas surprise si Angelo pouvait sentir son cœur battre à mille à l’heure. Elle était contente que le Serdaigle est pris cette initiative. Elle n’attendait que ça et il venait de faire le premier pas

Tandis qu'il redoutait sa réaction, elle lui dit qu'elle ne lui voulait pas, que leur situation n'était la faute de personne... Cela lui fit un drôle d'effet. Il se sentit soulagé qu'elle ne lui tienne pas rigueur de son indiscrétion et en même temps, il se sentit un peu mal à l'aise. La faute...? Parce qu'à ses yeux c'était une faute d'en être arrivé là? Il n'avait jamais vécu ça mais il comprit que cette phrase... Etait presque blessante.

Quand il la prit dans ses bras, il plongea son visage dans les cheveux de la demoiselle, sentant leur odeur fleurie et fraiche, éprouvant leur douceur et leur texture soyeuse et satinée... Il glissa une de ses mains dans cette cascade avec précaution et ne rencontra que de la douceur. Quand elle posa ses mains dans son dos, il frissonna, un simple contact lui faisait tellement de bien... Il en aurait presque regretté de ne pas s'être plus ouvert aux autres plus tôt.

En même temps, il était heureux que pour la première fois où il avait un contact humain, tout se passe aussi bien. Il n'aurait pas osé espérer mieux ou même y penser. Pour lui, c'était comme si le paradis descendait sur Terre, comme si tout se paraît de beauté, comme si... Le bonheur devenait réalité.

Son cœur dans sa poitrine quand Eléna Lui demanda de la garder dans ses bras. C'est vrai qu'il n'avait pas vraiment réfléchit à ce qu'il faisait et il avait ignoré la possibilité que ce contact ne plaise pas à la Poufsouffle mais finalement, elle lui demandait de rester, et cela le soulagea intensément, et le rendit un peu plus heureux, si c'était possible.

Il ferma les yeux et concentra toutes ses perceptions sur la jeune fille et uniquement sur elle. Sa peau, sa silhouette, ses cheveux, la douceur de sa voix, la fragilité apparente de son être, sa proximité et tous les endroits où ils étaient liés par un simple contact. Il rigola doucement et murmura de sa voix grave et pour une fois, chaude :

« J'apprécie que tu me le demande... Mais je t'aurais gardé contre moi même si tu n'avait pas voulu... J'aime tellement... Te sentir tout près de moi. »

Et fait étonnant, il avait dit ces mots avec maitrise et assurance, comme s'il avait toujours su qu'il devrait les dire, et comment s'y prendre. Pourtant, il n'avait jamais approché une fille d'aussi près et... Avait même eus tendance à les fuir. Il n'était pas le moins du monde gêné, comme si un autre Angelo était né, un jeune homme doux et qui savait quoi dire, quand et à qui. Il avait bien conscience que cet état d'assurance ne durerait pas longtemps mais il en profita encore une fois.

Resserrant sa prise en faisant toutefois attention à ne pas faire mal à Eléna, il demanda avec un sourire amusé :

« Et que faisons-nous à présent? »

Il enserra son étreinte et la Poufsouffle se sentit encore plus près de lui. Sa présence en devenait nécessaire et elle profitait de ce moment agréable. Elle avait toujours les yeux fermés et tressaillis face à la phrase qu'Angelo prononça d'une voix grave et chaude. Elle aimait ce ton assuré, oui elle appréciait. Ainsi, même si elle l'avait repoussé, il l'aurait garder contre lui ? Cette annonce la fit sourire.

- Moi aussi j'aime...mais il faudrait que j'en profite pas trop...si je ne veux pas en devenir accro.

Elle rigola légèrement et sentit l'atmosphère se détendre. Elle pouvait mieux parler et faire ressortir ce qu'elle éprouvait au fond d'elle-même. D'ailleurs la voix de la jeune fille était devenue douce et calme. Presque parfois un murmure pour profiter du calme qui régnait. Elle changea de position avec sa tête et se retrouva les yeux faces au cou du Serdaigle. En effet, la Poufsouffle était plus petite qu'Angelo.

Elle sentait la main de celui-ci dans ses cheveux et ne l'arrêta pas dans on contacte. Elle appréciait sentir sa main tout près d'elle. Avec ses doigts posés sur le dos du jeune homme, elle se mit à faire des cercles mais voyant la situation, elle s'arrêta et répondit à la question :

- La question est juste...j'en ai pas la moindre idée. Je dois dire que je ne pense pas à grand-chose en ce moment. Je savoure l'instant présent.

Elle ne donnait pas vraiment de réponse mais on va dire qu'elle était aussi perdu. Il l'avait pris dans ses bras et Eléna ne voulait plus en sortir. Mais il fallait tout de même qu'elle s'écarte de lui et ne pas devenir un pot de colle. Plus facile à dire qu'à faire. Elle enleva sa main de son dos et en mis une sur le torse du Serdaigle tout en disant :

- Si je te dérange dit le moi...je doit avouer que là, je suis collante.

Tandis qu'il essayait de comprendre ce qu'il faisait et ce qui lui arrivait, Eléna lui parla. Il lui sembla que quelque chose avait changé. Il parlait d'une voix assurée, et semblait enfin savoir ce qu'elle voulait, tout accepter, comme si ce qui leur arrivait était normal, qu'il aurait du toujours en être ainsi. Lui doutait encore que ce soit une bonne idée. Ils ne se connaissaient pas même s'ils avaient parlé de choses plus ou moins personnelles...

Elle s'amusa à tester quelques contacts, chose qu'elle ne devait probablement jamais fait mais qui, à cet instant, paraissait à Angelo tout naturel, comme si elle avait toujours su comment le faire frissonner comme ça. Elle finit pas s'écarter et posa une main sur son torse. Une main fine, pale et si petite que celles du jeune homme, comparées aux siennes semblaient être de véritables battoirs. Ce contact le ravit et lui fit un peu peur aussi. Il s'abandonnait à cette chose qu'il ne connaissait pas, comme s'il n'avait vécu que pour ça. C'était plaisant mais aussi effrayant.

Elle lui demanda de lui dire s'il la trouvait collante et il sourit. Oh non, elle ne l'était pas, simplement, lui se trouvait bizarre et imprudent. Son cœur si glacé depuis la disparition de Maximel risquerait peut-être de se briser s'il commettait une quelconque imprudence et il ignorait totalement si tomber amoureux, comme ça, au bout d'à peine vingt-quatre heures, était vraiment raisonnable. Si jamais ça se passait mal, il ne s'en remettrait jamais. Il en était du moins convaincu.

Il passa une main douce sur la joue de la demoiselle et lui dit, plongeant son regard azur dans celui, sans fond, de la Poufsouffle, et dit, sérieux et néanmoins séduisant :

« Non je ne trouve pas collante. Je pensait juste que... C'est un peu effrayant d'être aussi esclave de toi après à peine une journée... C'est probablement la chose la plus insensée que j'ai jamais faite de toute ma vie. J'apprécie et en même temps... J'ai peur. Et du coup, j'ai un peu honte de te l'avouer, ce n'est pas un comportement très masculin, je m'en excuse. »

Il un nouveau sourire, contrit cette fois, et tourna son regard vers la lune qui apparaissait si loin dans la voute céleste. Jusqu'à présent, on peut dire qu'elle avait été la seule à savoir ce qu'il faisait la nuit, à connaître ses moindres pensées... Et à présent, dans cette pièce, si proche de lui, il y avait un ange ténébreux qui lui offrait tant de perspectives... Et tant de dangers en même temps.

Il passa la main dans ses cheveux blonds rendus argentés par la lune. Il regarda la demoiselle et saisit ses mains puis la fit tourner sur elle-même. Elle était délicieuse, même en pyjama. Il avait de la chance. Comment la refuser...? Il ne se pardonnerait pas de ne pas avoir prit le risque d'essayer, de découvrir de nouveaux horizons avec elle...

Il se pencha et posa ses lèvres sur les siennes, qu'il avait trouvé si jolies dès le départ. Un déferlement de sensations l'ébranla tout entier. Tout à coup, plus rien n'exista à par elle et lui. Et ce contact si infime, si nouveau. Inconsciemment, il posa de nouveau ses mains sur elle, une dans la bas du dos, et l'autre, sur sa hanche si fine. Finalement, il s'écarta et ouvrit lentement les yeux qu'il avait fermé pour mieux ressentir. Dans ses prunelles, il y avait un éclat nouveau. Un peu sauvage et inconnu.

Clignant des yeux, l'éclat s'envola et il se redressa. Estomaqué par ce qu'il venait de vivre, il s'écarta légèrement et la regarda, sans un mot.

Elle s’en voulait d’avoir été un peu directe mais quand elle avait des choses dans son cœur, ces mots devaient sortir pour la libérer. Elle savait ce qu’elle risquait, c’était d’être repoussé par le Serdaigle mais au moins, elle aurait prononcé sa pensée. Elle est une fille qui n’était pas du genre à cacher des choses mais plutôt à les dire que ça fasse mal ou pas. Il ne fallait pas lui en vouloir car c’était dans sa nature.

Elle restait stoïque contre lui mais elle savait pertinemment qu’elle allait devoir se séparer de cette étreinte pour prendre ses distances. Elle-même avait du mal à comprendre comment on pouvait tomber dans les bras d’un jeune homme en seulement vingt quatre heures. C’était presque impossible ! Mais elle resta en place cherchant une réponse dans son esprit et cerveau qui carburait aux « bouquins ».

Angelo lui répondit d’un ton assuré que c’était effrayant d’être aussi esclave d’elle après seulement une journée. Elle comprenait parfaitement et pour elle s’était étrange et la peur l’envahissait. Elle trouvait plutôt ce comportement normal.

- Je te comprends….je ressens la même chose….et ne t’excuse de rien.

Puis sans prévenir, il prit ses mains et la retourna doucement pour poser ses lèvres sur celle de la Poufsouffle délicatement. Elle crut recevoir un coup sur la tête et ressentit des émotions encore jamais éprouvé. Elle sentit les mains d’Angelo sur elle et n’osa plus bouger sous l’effet de la surprise. Elle aurait crut que le monde pouvais s’effondrer autour d’eux, elle ne ferait pas attention. Les yeux clos, elle savoura cet instant qui fut rompu. Quand elle ouvrit les yeux, elle fit face à un regard étrange d’Angelo qui se recula.

Eléna resta sur place cherchant à comprendre ce qu’il venait de se passer. S’ils ne s’étaient pas revu le soi-même, rien de tout ça aurait eu lieu. Elle observait le Serdaigle en cherchant à détecter tout indice sur ses pensées. Elle avait la voix nouée cherchant à trouver mots mais rien ne sortait. Elle recula de quelques pas pour s’assoir sur une chaise. Que devait-elle faire ? Là était la question. La lune était seul témoin de cette scène et elle brillait de son éclat blanc.

- Je suis embrouillée….tout se passe….étrangement. Angelo, qu’allons nous faire ?

Là était bien la question. Eléna n’avait pas prévu cette situation, même jamais dans sa vie. C’était le première fois que ça lui arrivait et dans ce genre de scène, elle n’était vraiment pas la plus doué. Elle essaya de chercher réconfort et prononça pour rassurer le Serdaigle :

- Je ne t’en veux pas pour m’avoir embrassé

….pas du tout.

Elle n’allait pas dire non alors qu’elle en pensait inconsciemment ? Tout ce qu’elle espérait c’était que le Serdaigle ne s’éloigne pas….lui n’avait-il pas retenue son geste et que maintenant il le regrettait ? Elle pouvait bien se faire cette hypothèse, ce qui l’attristerait certes mais au moins elle aurait été fixée. Les choses ne se passent jamais quand on le veuille.

Eléna avait toujours imaginé rencontrer l’amour sur une plage ou dans la rue et que après plusieurs mois, elle en serait tombée amoureuse et tout le tralala mais là….non, c’était différent et comprit le sens de l’expression « coup de foudre ». Là, elle en comprenait la signification de ce proverbe moldu. Quand ça vous tombe dessus et bien « Boum ! »

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