Une fuite dans la reconnaissance... [PV : une âme charitable]

Angelo se promenait dans les couloirs de Poudlard, tranquillement, ou peut-être parce qu'il ne savait pas où aller. Il n'était pas tard, ils n'avaient même pas encore mangé, mais les cours étaient finis. Ils étaient dans cette période de battement, de six heures à sept heures où ils avaient du temps pour faire leur devoir ou être en temps libre. Il avait déjà fini tous son travail, parce que les professeurs n'avaient pas jugé bon de les accabler encore et encore de rouleaux à écrire. Pas de sort à apprendre, enfin, au cours dans la lignée des cours. Bien entendu il aurait pu s'entrainer au patronus ou aller dehors et essayer de finaliser sa forme d'animagi mais ce soir là, il se sentait trop peu motivé pour.

Il s'arrêta alors à un moment, regardant par une des fenêtre du château. Il était haut dans les étages et comme la nuit était tombée, il ne voyait pas le sol. Par un trou dans la vitre, des filets de vent glaciaux s'engouffraient sans relâche et lui donnèrent la chair de poule malgré sa cape, son pull et sa chemise épaisse. Il sortit sa baguette, et d'un petit coup, referma la brèche qui cessa alors de siffler. Au loin, les arbres sombres et hérissés de la forêt interdite se balançaient sinistrement au rythme du vent. N'importe qui aurait eut le cafard devant un tel paysage mais le jeune homme, lui, observait les étoiles. Brillantes comme toujours, elles semblaient lui montrer un chemin qu'il ne pouvait suivre, parce qu'il ne savait pas voler.

Soupirant, il reprit sa marche et au détour d'un couloir, il entendit des voix. Se figeant, ne voulant pas être surprit dans sa solitude bienfaisante, il tendit l'oreille. Il fallait avouer qu'il était également très curieux même s'il ne lui viendrait jamais à l'idée de révéler un secret qu'il aurait apprit par mégarde. Il lui sembla que les voix étaient très agitées, et furieuses. Là-bas, dans le couloir à peine éclairé par quelques torches, deux jeunes gens, un garçon et une fille, se disputaient. Encore une histoire de rupture qui se finissait mal pour la fille. Celle-ci, après avoir cessé de crier, laissa un grand blanc s'installer puis finalement, s'enfuit en courant, sans prendre la peine de dissimuler et ses sanglots, et ses bruits de pas.

Le garçon quand à lui du rester un instant immobile, puis soupira et s'en alla à son tour. Mais malheureusement pour Angelo, ce fut dans sa direction. Celui-ci se plaqua au mur et se dit que sans cape d'invisibilité, il allait être difficile de se cacher mieux que ça. Il ne voulait pas être dérangé...! Il chercha des yeux une porte, une alcôve, quelque chose qui lui permettrait de se cacher... Et n'en vit qu'une seule, une petite porte en chêne tout simple qui lui sembla sur le coup resplendissante. Il courut vers elle, aussi silencieux qu'un félin, et se glissa derrière, la refermant sans un bruit. S'adossant tout contre, il tâcha de se faire silencieux et de calmer son souffle. Dans le couloir, les bruits de pas se firent bruyants puis faiblirent pour finalement disparaître.

Il se laissa glisser contre le chambranle et souffla. Fermant les yeux, il laissa un petit sourire apparaître sur ses lèvres et les rouvrit. Il se trouvait dans la salle de trophées. Il se redressa et s'approcha des vitrines impeccablement nettoyées et se pencha sur les petites récompenses brillantes d'or, d'argent et de bronze. Il y avait là des noms qu'il ne connaissait pas, mais tous avaient du être très méritants pour obtenir de telles marques de distinction. Il les enviait ces inconnus, lui finirait sa scolarité probablement sans avoir laisser sa pierre à l'édifice... Un anonyme parmi tous les autres...

Il sourit tristement et continua sa visite, profondément plongé dans ses réflexions.

(HS : Incruste ! J'espère que la nullité de mes RPGs ne te dégoûtera pas de l'écriture. xD).

Un soudain soupir brisa la quiétude de la Salle des Trophées, se superposant à un bruit diffus, presque imperceptible... Tel un tissu frottant sur une surface.
Et c'était bien cela. Si le jeune homme était, pour le moment, calme, assommé par l'ennui de sa tâche, son caractère turbulent disparu momentanément, c'était bien Sirius Black, Maraudeur de son état, connu et reconnu pour ses entorses au règlements, qui frottait inlassablement, tel une Cendrillon Moldue, un Trophée proclamant la gloire d'on ne savait quel élève oublié depuis des lustres...
Entendant un bruit de pas, il se figea, tel un Chien à l'arrêt, avant de tourner vivement la tête, dans la direction de la source du bruit. Et son regard voilé par l'ennui se décrispa, en voyant qu'il allait -croyait-il- avoir de la compagnie. Ravalant le nouveau soupir qui allait franchir ses lèvres, il se composa un sourire avenant, fixant avec attention le nouvel arrivant, qu'il ne connaissait pas.

-Hey, toi aussi, tu viens pour une retenue ? Lâcha-t-il d'une voix rauque d'ennui et de fatigue mêlée, mais pourtant amicale. Rusard ne m’avait pas dit, que j’allais avoir de la visite…
Visiblement, si les vitrines étaient "impeccablement nettoyées", comme l'avait remarqué le Serdaigle, c'était bien car le garçon semblait avoir déjà passé un long moment ici...

-Tu t'es fait prendre pour quoi, alors ? Devoir non rendu, bavardage ?... Reprit-il, avant d'enchaîner, sans attendre de réponse, désignant un petit monticule de tissus plus ou moins propres, et de produits ménagers en tout genre...
-Sers-toi, fais comme chez toi... Je me permes de te le proposer, car ici, je suis presque le Maître des Lieux ! Je te conseille, d'ailleurs, d'utiliser le nettoyant Fée du Logis... Les autres salissent plus qu'ils ne nettoient. Dommage que le vieux Rusy est malin, et qu'il m'a prit ma Baguette... Ajouta-t-il, avec une moue déçue, ayant visiblement ressassé cette idée plusieurs fois.

Il sourit de nouveau au garçon, avant de reprendre son dur labeur, sachant pertinemment que, plus vite il travaillerait, plus vite il pourrait finir sa retenue, et rejoindre ses amis.

(Tsatsa. Qu'est-ce que c'est que cette idée collective que tout le monde est nul...? On arrête de suite et on se laisse aller XD )

Pour quelqu'un qui ne voulait pas être dérangé, il fallait avouer qu'il n'avait pas été très efficace. En effet, il n'avait pas le moins du monde aperçut le jeune homme qui, probablement là à cause d'une retenue, astiquait sans relâche les vitrines, puis les trophées. D'ailleurs, quand celui-ci parla d'une vois enjouée, Angelo se crispa, tendu à l'extrême, seul signe de sa surprise.

Car en effet le jeune homme n'était pas du genre à hurler dès que quelque chose n'allait pas, au contraire, il se contentait de se crisper et de s'obliger à respirer lentement pour se détendre, comme il le faisait présentement pour faire partir la rigueur de tous ses muscles. Il rouvrit enfin les yeux et ses prunelles bleus saphir se posèrent avec attention sur le Gryffondor en présence.

C'était un garçon, paraissant de son âge, grand mais pas dégingandé, avec des cheveux mi-longs noir de jais et des yeux... Dont il ne pouvait avec précision déterminer la couleur. Son uniforme saillait à chaque mouvement, comme créé uniquement dans le but de mettre les muscles du jeune homme en valeur. Le Serdaigle trouva ça un peu exagéré mais se passa de commentaire. De toute façon, il ne le connaissait pas alors...

Mais son vis-à-vis continuait de lui parler en croyant qu'il était là pour l'aider. Et le voilà qui lui donnait des ordres, et parlait à tord et à travers... Angelo croisa les bras et avec un petit sourire en coin attendit qu'il ai eut finit son babillage digne d'une fille des plus entrainées. Enfin le silence retomba dans la pièce, seulement brisé par les bruits du chiffon contre le cuivre d'une coupe. Le moins qu'on pouvait dire était que le jeune homme s'appliquait au plus au point dans son travail...

Le Serdaigle quand à lui, se dirigea tout d'abords vers le tas de chiffons, comme un automate avant de se rendre compte que si le Gryffondor n'avait sa baguette, lui si. Il la sortit donc et d'un ample coup, il s'appliqua à viser de sa magie toutes les vitrines du fond ainsi que leur contenu. Tout brilla instantanément. Il restait encore deux vitrines à faire et son compagnon de salle avait déjà entamé l'une des deux.

Se disant alors que le silence devenait pesant, bien que cela ne le dérange pas particulièrement, il songea à faire un effort, pour la bonne cause et parce qu'il savait que si lui ne disait rien, l'autre oui, sûrement. Il s'éclaircit donc la gorge et tout en allant chercher un chiffon et un peu de Fée du Logis, il dit de sa voix profonde et maitrisée :

« Tout le monde ne semble pas aussi enclin que toi à vouloir des retenues... Cela paraitrait étrange que je ne sois là que pour admirer...? »

S'asseyant devant la dernière vitrine ayant besoin d'un peu de soin, il s'appliqua à nettoyer la vitre aussi méticuleusement que possible. Puis il reprit :

« Cependant... Je ne suis jamais contre un peu de travail à la main donc... Je t'aide. Au fait, moi c'est Angelo. Et toi? »

Et la question était sincère parce si comme tout le monde, il n'avait pas pu empêcher les on-dits sur les Maraudeurs d'arriver à ses oreilles, il n'avait jamais cherché à les voir ces fameux rebelles en herbes, et donc, il ignorait à qui il avait réellement affaire même s'il avait quelques petites idées sur le sujet.

Il se tourna vers l'autre qui finissait sa vitrine en attendant une réponse qu'il espérait ne pas devoir être aussi longue que les questions que le jeune homme posaient à la vitesse d'une mitrailleuse...

(HS : Hé, ho, JE suis l’investigateur de cette idée, alors j’ai le droit. è__é
Et puis, arrrgh, d’où tu affubles Sirius de trucs moulants ? O__O J’ai toujours dit qu’il s’habille large, surtout qu’à leur époque, on était considéré comme gay, si l’on mettait des pantalons blancs, ou des trucs moulants… Et tu connais ce bon vieux Black, il est hétéro comme pas deux.
Enfin, j’me sens gentil, aujourd’hui, alors j’te pardonne. AHHH, que de bonté. *O* ).

Contemplant d’un air moqueur le jeune homme, qui se retenait visiblement de crier, Sirius eut un petit sourire en coin. Lui qui, depuis tout petit, adorait se cacher et surgir brusquement en hurlant, afin de faire peur aux gens, jubilait intérieurement : décidément, il faisait de plus en plus de progrès en la matière, et n’avait plus à se cacher, ou même à crier, pour effrayer !

« Huum, je devrais penser à essayer sur Macgonagall… », songea vaguement le garçon, en continuant à astiquer consciencieusement le Trophée qu’il tenait en main… Car, contrairement à James, qui bâclait les tâches qu’on lui assignait, Sirius s’appliquait… Notamment parce qu’il savait pertinemment que, dans le cas contraire, Rusard se ferrait une joie de tout lui faire nettoyer de nouveau… Son meilleur ami, lui, n’avait toujours pas saisi cette subtilité du sadique cerveau du Concierge, et se faisait avoir à chaque fois…

Grimaçant, en sentant son bras se bloquer, à cause de l’exiguïté de ses vêtements, il pesta à mi-voix… Plus jamais, plus JAMAIS il ne se moquerait de Remus, qui déposait soigneusement son linge au sale… Non, plus jamais, puisqu’il ferrait comme lui ! Qu’est-ce qui incitait le jeune homme à penser si sagement ? Oh, simplement le fait qu’il ait dû porter une journée entière un uniforme de Peter, puisque les siens étaient tous sales…

-Foutu Peter, il pourrait pas être un peu plus grand, nan ? Grommela-t-il à mi-voix, avant d’être distrait dans ses pensées, par la (tardive !) réponse du nouvel arrivant…

-Eh bien, oui, ça me paraît étrange…Lui répondit-il dans un rire. J’étais persuadé que personne ne venait regarder ces trucs ! Après tout, je ne vois vraiment pas ce qu’il y a d’intéressant… Tu ne connais sûrement aucuns des noms marqués sur ces médailles, ou comment elles ont été remportées ! Pour moi, la Salle des Trophées a seulement été créée pour donner du travail aux élèves collés…

… Et il fut stupéfait de voir que, durant son monologue intérieur contre Peter, le Serdaigle avait, à l’aide de sa Baguette, nettoyé toutes les vitrines du fond !

-Mec, tu es tout bonnement génial ! Je ne sais pas comment tu es rentré ici, sachant que Rusard garde la porte, justement pour éviter que quelqu’un ne m’aide, mais en tout cas, je te serais éternellement reconnaissant ! S’exclama-t-il, en lui souriant avec chaleur. Sirius Black, pour te servir ! Ajouta-t-il, en lui tendant amicalement la main.

S’il était surpris que le Serdaigle ne le connaisse pas, il n’y prêta garde, tout à sa joie d’être débarrassé d’une bonne charge de son travail.

(HS : Réponse médiocrement tardive, excuse-moi. T___T).

[Je ne l'affuble pas de trucs moulants, j'ai juste dit que c'était un peu serré... Et juste le pull hein, pas le pantalon... Oh et puis râle pas! Ceusse qui sont en retard de quatre mois n'ont pas voie au chapitre nyark! ]

Angelo ne se formalisa pas du fait que son attitude pouvait passer pour étrange, puisqu'il l'était, étrange. S'il avait été narcissique, il se serait même senti fier de lui. Or il trouva plutôt cela normal et passa sur le sujet.

Ce qui le choque le plus, en revanche, fut l'éclat avec lequel le jeune puni s'employa à noter son coup de baguette magique. On avait pas idée de s'exclamer comme ça! Le Serdaigle avait décroisé les bras et ouvert de grands yeux ahuris devant l'exubérance dont fit preuve son vis-à-vis. Celui-ci se présenta et lui tendit la main avec un grand sourire.

Bonne humeur contagieuse, Angelo se déridait et sourit également, cependant avec plus de modération et accepta la poignée de main de bonne grâce. Alors c'était lui, Sirius Black... Presque exactement comme il l'imaginait : sûr de lui, moqueur, un rien agaçant, beau garçon, fier de lui... Ce qu'il avait oublié, parce que les rumeurs ne le laissait pas paraître, c'était qu'il était aussi chaleureux et vite amical. Détail non négligeable aux yeux du jeune homme aux cheveux blonds.

« Oh ce n'est rien tu sais. C'est juste que je n'avais pas envie de t'aider comme ça toute la journée... Un peu de travail manuel ne fait pas de mal, trop c'est fatigant et je n'aime pas me fatiguer pour rien. »

Oui, Angelo venait à l'instant d'avouer tout bonnement qu'il était fainéant. S'il ne rechignait jamais à faire ses devoirs, il en allait autrement pour tout ce qui était physique ou qui demandait qu'on se leva tôt. Car il était aussi un gros dormeur et tenait à ses neuf heures de sommeil minimum. Sauf quand il s'entrainait, bien entendu. Mais les heures perdues étaient immanquablement rattrapées, d'une manière ou d'une autre.

Il commença à astiquer lui aussi son trophée et pour ne pas pénaliser Sirius, il s'appliqua. Puis il songea à ce qu'avait dit le Gryffondor entre le moment où il l'avait remercier et le moment où il s'était présenté. Rusard devait être devant la porte. Or lui n'avait vu personne, pas même une chaise, et il savait qu'il n'y avait qu'une porte. En théorie. Il se retourna et de la où il était entré, il n'y avait plus qu'un mur. Zut! Il était enfermé dans la salle jusqu'à la fin de la punition de Sirius. Se sentant un peu floué, il marmonna :

« Pour ce qui est de Rusard, je pense qu'il doit toujours être devant la porte. Je ne suis simplement pas passé par la même que toi et donc, celle qu'il garde. En plus, il doit être en train de dormir, et un éléphant jouant de la grosse caisse n'arriverait pas à le réveiller, c'est bien connu. »

Se demandant comment il allait faire pour expliquer son intrusion dans la salle, il continua de frotter son trophée qui indiquait « Illindra Melial – Premier Prix d'Arithmancie ». Super, une calculatrice vivante. Il soupira devant sa déveine et frotte plus fort.

» Dans un dortoir aux odeurs masculines.. [Libre Poufsouffle]